linceul
(manteau + fantôme = linceul)
2021
Je conçois le vêtement tel un interprète, car il permet d’exprimer une part de son individualité, projeter ses appartenances sociales ou signifier sa marginalité. Si la parure me révèle parfois aux autres comme à moi-même, elle peut aussi me taire ; devant un morceau extravagant, je cherche la prestance, derrière une étoffe ample, je souhaite la furtivité. Cette tension incarne pour moi une fonction narrative, puisque j’accorde aux habits le rôle de me raconter. Elle représente également un potentiel magique, car je me dévoile ou m’éclipse au contact du vêtement.
Pour investir ces dimensions, j’associe la notion du fantôme à l’élaboration d’un manteau sur mesure. Ce choix de morceau pour sujet découle de sa polysémie : couverture et première impression ; enveloppe et protection. La définition, la fonction et les aspects physiques du fantôme avoisinent ma conception du vêtement, car celui-ci ne s’incarne que lorsqu’il est revêtu d’un linceul, soit son habit. Tel un fantôme, j’apparais et je disparais alors que j’enfile le manteau. Une fois retiré, le vêtement évoque un vestige de moi, un suaire autrefois habité par mon corps. La matérialité du manteau souhaite donc exacerber une impression de présence-absence propre à la nature paradoxale de cette entité. Le patron ample permet de dissimuler certaines parties de mon corps, telles que mes mains, mon cou et mon visage. Les extensions blanches réfèrent à la couleur traditionnelle du fantôme, tandis que le bleu rappelle la noirceur de la nuit. Au dos du manteau se trouve une première phrase brodée avec du fil réfléchissant, puis une seconde d’un bleu foncé légèrement scintillant. La réfraction crée l’apparition par la lumière, tandis que le ton sur ton suggère la disparition.
La performance permet l’activation narrative et mémorielle du manteau. Les faisceaux de lampes de poche illuminent la broderie et réveillent une créature anonyme. Des pieds aux chaussettes blanches remuent sous la couverture bleue. Doucement, des jambes s’étirent, se déplient, s’incarnent. La chose se relève, s’habillent et je deviens.
Pour investir ces dimensions, j’associe la notion du fantôme à l’élaboration d’un manteau sur mesure. Ce choix de morceau pour sujet découle de sa polysémie : couverture et première impression ; enveloppe et protection. La définition, la fonction et les aspects physiques du fantôme avoisinent ma conception du vêtement, car celui-ci ne s’incarne que lorsqu’il est revêtu d’un linceul, soit son habit. Tel un fantôme, j’apparais et je disparais alors que j’enfile le manteau. Une fois retiré, le vêtement évoque un vestige de moi, un suaire autrefois habité par mon corps. La matérialité du manteau souhaite donc exacerber une impression de présence-absence propre à la nature paradoxale de cette entité. Le patron ample permet de dissimuler certaines parties de mon corps, telles que mes mains, mon cou et mon visage. Les extensions blanches réfèrent à la couleur traditionnelle du fantôme, tandis que le bleu rappelle la noirceur de la nuit. Au dos du manteau se trouve une première phrase brodée avec du fil réfléchissant, puis une seconde d’un bleu foncé légèrement scintillant. La réfraction crée l’apparition par la lumière, tandis que le ton sur ton suggère la disparition.
La performance permet l’activation narrative et mémorielle du manteau. Les faisceaux de lampes de poche illuminent la broderie et réveillent une créature anonyme. Des pieds aux chaussettes blanches remuent sous la couverture bleue. Doucement, des jambes s’étirent, se déplient, s’incarnent. La chose se relève, s’habillent et je deviens.