salopette chaise

(Derrida > Kostuh)
2021
Cette sculpture-vêtement résulte d’un dessin raté.

Assise en classe, je gribouille des vêtements entre mes notes éparses. Comme à l’habitude, lorsque je complète le tour de moi-même, j’esquisse des chaises. Une forme aux paramètres simples avec lesquels je déjoue l’ennui : quatre pattes, deux barreaux, une assise et un travers. Je trace la première selon un angle de trois quarts, soit ma perspective préférée. Après un bref intermède de phrases griffonnées, je choisis une vue de haut pour le dessin suivant.

Ainsi dépliée, la chaise évoque une salopette où les jambes se transforment en pattes, les bretelles en barreaux, les cuisses en assise et la ceinture en travers. Un simple jeu de ligne suffit pour créer l’illusion, mais une alternance de couleur permet de la renforcer.

L’inévitable référence à Joseph Kosuth me paralyse un peu, je tente de contourner cette imposante figure. Pour ce faire, je souhaite rappeler l’uniforme de travail et investir des considérations propres à la couture. J’opte ainsi pour des morceaux couleur « brun menuisier » accueillis par un jeans blanc.

Tandis que la salopette arrive à sa fin, Jacques Derrida accompagne mes périodes de transport et d’atelier. Je me convaincs qu’il détient la solution. Sa voix offre un réconfort temporaire, car la bataille avec Kosuth n’est que reportée.








24–09–2024